Créateur protéiforme, l’arlésien Christian Lacroix s’est souvent inspiré de motifs tauromachiques pour nourrir son oeuvre et il lui arriva même de dessiner des costumes de lumières pour divers toreros. Juste retour des choses, quand, en 2005, il accepta d’habiller l’amphithéâtre pour sa première goyesque, c’est à une galerie de personnages baroques et cosmopolites qu’il fit appel, mariant ainsi avec génie les figures des arts, des lettres et de notre imaginaire, à celles de l’arène. Une fresque unissant personnages historiques et familiers, en un collage monumental qui peupla l’arène de fantômes bienveillants. Lacroix s’inspira également des motifs d’une cape de paseo pour le centre du ruedo, ainsi que des dessins pour le pourtour inspirés par une épaulette de torero du XIXe siècle. Pour l’édition 2014, c’est à nouveau sur le mur intérieur d’enceinte de la piste que Christian Lacroix a décidé de libérer son imaginaire fécond.
En présentant Rudy Ricciottil’architecte de génie du MUCEM de Marseille (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) à l’occasion de sa première goyesque l’année dernière, nous n’avions pas hésité à affirmer qu’il était à l’architecture ce que Belmonte avait été à la tauromachie : un novateur alliant la puissance de la création et la définition d’un nouveau classicisme. Et quelle meilleure preuve de cette affirmation, que la manière dont il avait alors mené son projet, avouant d’abord avoir pensé recouvrir tout le sable de pétales de fleurs, puis assurant y avoir renoncé. Mais à la manière très belmontienne du torero tournant le dos au dogme et improvisant au dernier instant une passe particulièrement osée, Rudy Ricciotti avait finalement suivi son intuition première.
Son parterre de pétales de roses rouges sur lequel évoluèrent les toreros, fait aujourd’hui partie des images les plus fortes que la goyesque arlésienne ait produites. Pour l’édition 2014, il lui reviendra à nouveau d’imaginer pour le ruedo
un de ces univers dont il a le secret.
Dans l’oeuvre de Claude Viallat, originale entre toutes, la couleur est tout autant sujet qu’objet, mais il est un domaine au travers duquel il aborde la figuration libre, et c’est bien sûr la tauromachie. Qu’elle soit camarguaise ou espagnole, celle-
ci inspire Claude Viallat depuis toujours, ce qui l’a conduit à réaliser diverses oeuvres de référence, livres, dessins ou fresques, mais aussi à revêtir l’amphithéâtre arlésien d’un manteau onirique lors de la goyesque de 2011. Au centre du ruedo le toro méditerranéen semblait défier la terre entière du haut de son emprise millénaire. Dans le projet mené à bien avec Rudy Ricciotti et Christian Lacroix, Claude Viallat a confectionner d’immenses tentures pour fermer les arcs des chiqueros et des cuadrillas. Quels motifs seront-ils peints dessus ? Lui seul le sait encore. Mais ce qui est probable, est qu’à l’image des bâches exposées dans les musées du monde entier, la couleur y tiendra une place primordiale.
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